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Datacenters : l’Ademe plaide pour une implantation raisonnée
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Évaluée à 2,5% de l’empreinte carbone annuelle de la France en 2020, l’empreinte du numérique pourrait plus que doubler d’ici à 2040. Dans cette hausse, les centres de données pourraient jouer un rôle majeur selon un avis d’expert de l’Ademe daté d’octobre 2024.

Des besoins capacitaires tirés par l’IA

Début 2024, l’Agence internationale de l’énergie estimait ainsi que les besoins générés par l’intelligence artificielle et les cryptomonnaies pourraient porter la demande d’électricité mondiale des datacenters à 1.000 TWh dès 2026, soit l’équivalent de la consommation électrique du Japon. En France, en 2020, les datacenters représentaient environ 16% de l’empreinte carbone totale du numérique selon l’Ademe et l’Arcep. Un chiffre réévalué depuis à 42% par le cabinet Hubblo qui y a ajouté les émissions importées, correspondant à l’impact des datacenters extérieurs dédiés à un usage français. Les datacenters consomment également beaucoup d’eau pour le refroidissement des installations, contribuant à accroître le stress hydrique de certains territoires. L’Ademe cite l’exemple des municipalités de Londres et d’Amsterdam qui ont demandé aux opérateurs locaux de datacenters un plan de réduction de leurs consommations d’eau à la suite d’un été 2022 particulièrement sec. Enfin, les datacenters consomment du foncier, source de tensions, comme on a pu le constater récemment à Marseille (voir notre article du 29 avril 2024).

Favoriser la réutilisation de la chaleur

Face à ces enjeux, l’Ademe incite les pouvoirs publics à privilégier des implantations maximisant les retombées économiques et énergétiques. Afin de s’aligner sur les objectifs nationaux de la politique « zéro artificialisation nette », l’Ademe suggère d’implanter les fermes de serveurs sur des friches industrielles ou urbaines, notamment sur les sites d’anciens centraux téléphoniques. Il s’agit aussi de favoriser leur implantation à proximité d’équipements (centres aquatiques, hôpitaux, serres, logements…) susceptibles de réutiliser la chaleur fatale générée par les serveurs. Dans cette optique, les collectivités peuvent demander aux porteurs de projet de datacenters des engagements sur des volumes de chaleur afin de faciliter la contractualisation avec les opérateurs de réseaux de chaleur.

Améliorer l’efficacité énergétique des datacenters 

L’étude fournit ensuite quelques recommandations techniques sur l’implantation des équipements. L’Ademe incite à favoriser l’installation de capacités photovoltaïques sur site, l’usage d’électricité d’origine renouvelable ne devant pas pour autant contribuer à négliger l’efficacité énergétique du projet. Celle-ci peut être mesurée par le PUE (Power Usage Effectiveness), ratio entre l’énergie totale consommée par le datacenter et l’énergie consommée pour le travail utile (la partie informatique). La réglementation incite à privilégier des installations ayant un PUE de 1,2, contre une moyenne actuelle de 1,7 en France et 1,6 dans l’UE. Elle estime que des gains d’efficacité de 50% sont atteignables en optimisant les serveurs, les alimentations de secours et le refroidissement. Sur ce dernier point, elle préconise de privilégier, lorsque le climat le permet, les techniques de refroidissement par l’air extérieur (free cooling) et de minimiser la consommation d’eau des installations, en s’appuyant notamment sur des systèmes en circuit fermé.

Source: https://www.banquedesterritoires.fr/datacenters-lademe-plaide-pour-une-implantation-raisonnee?pk_campaign=Flux%20RSS&pk_kwd=numerique&pk_source=Actualit%C3%A9s%20Localtis&pk_medium=RSS%20Thematique

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