Le «DHL Global Connectedness Report 2024» met en perspective les grandes tendances en matière de mondialisation. Décryptage des principaux enseignements avec John Pearson , CEO de DHL Express Monde.
Qu’est-ce qui vous a le plus surpris dans l’édition 2024 du « DHL Global Connectedness Report 2024»
John Pearson , CEO DHL Express: Il s’agit du rapport le plus récent et le plus actuel disponible. Parmi les faits marquants, nous pouvons dire aujourd’hui que le monde est plus connecté que jamais auparavant. La mondialisation, pour utiliser l’expression, ne cède pas la place à la régionalisation. Et les grandes routes commerciales, de l’Asie à travers le Pacifique vers les États-Unis et de l’Asie vers l’Europe, etc, continuent de confirmer leur attractivité. Autre fait remarquable dans le rapport, nous ne constatons pas de fracture du commerce même sur certaines lignes géopolitiques tendues dont on parle beaucoup. La Chine commerce toujours avec les États-Unis par exemple. Autre sujet qui concerne spécifiquement l’Inde. Le pays a attiré plus d’investissements intérieurs que tous les autres à l’exception des États-Unis, c’est un fait notable en 2024.
Quelle est la maturité du commerce international entre les pays ? A-t-il de beaux jours devant lui ?
Le niveau de « mondialisation », est évalué à 25 %. Il est resté dans un écart très étroit depuis plus d’une décennie, compris entre 20 et 25%. Quelle que soit la crise qui s’est produite, la reprise a été tout aussi forte…Les opportunités offertes par le commerce international continuent d’être très importantes. Ceci étant, en raison de l’inflation ou des prix de l’énergie, ou de la situation entre la Russie, l’Ukraine ou les tensions au Moyen-Orient, l’économie mondiale demeure encore relativement attentiste. Faisant partie de l’entreprise DHL depuis 37 ans, j’ai connu des ralentissements macroéconomiques et ensuite la reprise qui en résulte. Notre travail consiste simplement à être prêt pour la prochaine phase.
Internationalisation des échanges et défis climatiques, cela ne vous semble-t-il pas antinomique ?
Non, je ne le pense pas. Actuellement chaque avion que nous achetons est plus efficace que l’avion qu’il remplace. Nous investissons sur le carburant aéronautique durable. Le défi avec ce type de carburant est qu’il est très cher pour le moment, et bien plus qu’il y a deux ans. Enfin, nous remarquons que nos clients apprécient de pouvoir compenser leurs émissions en achetant auprès de nous du carburant durable, c’est une tendance qui s’installe…
Quels sont les grands chantiers, défis sur lesquels vous travaillez actuellement ?
Les défis sont les mêmes que ceux auxquels tout le monde est confronté. En tant qu’entreprise mondiale, nous mettons la priorité sur notre qualité de service et nos collaborateurs. Nous sommes présents dans 219 pays. Et aucun des pays n’est plus important qu’un autre pour nous, y compris l’Allemagne, notre marché domestique. Notre défi est majoritairement de continuer à rester concentré sur nos collaborateurs et notre qualité et de continuer à saisir les opportunités qui se présentent pour accroître notre part de marché.
Nous travaillons sur la construction d’installations nouvelles et sur l’expansion des installations et centres de services existants. Chaque année, nous investissons 1,2 milliard dans ces installations et dans le renouvellement de notre aviation. Quant à l’Europe c’est notre forteresse. Nous y sommes présents depuis 1972 et continuons d’y progresser avec des équipes excellentes!
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