Élisabeth Borne a présenté ce mercredi 3 mai en conseil des ministres un « nouveau baromètre des politiques prioritaires du gouvernement », permettant de « suivre » l’avancement d’une soixantaine de politiques publiques. Ou plutôt une nouvelle version du « baromètre des résultats de l’action publique » qui avait été lancé en janvier 2021 par Amélie de Montchalin et enrichi quatre mois plus tard. Cette mise à jour, toujours accessible sur le site gouvernement.fr, entend adapter les indicateurs aux « priorités du nouveau quinquennat », indique Stanislas Guerini, le ministre de la Transformation et de la Fonction publiques. Et, plus précisément, aux quatre « piliers » ou « axes » présentés la semaine dernière par la cheffe du gouvernement dans le cadre de sa feuille de route : emploi et industrie, transition écologique, services publics (notamment santé et école), ordre républicain.
Le baromètre est donc structuré autour de ces quatre « axes », autour desquels sont dispatchées 60 « politiques prioritaires » et autant de « chantiers » (49 pour le moment), dont l’avancée est mesurée par un total de 750 indicateurs. Au-delà des résultats à l’échelle nationale, une majorité des chantiers donnent lieu à des résultats régionaux et départementaux. Le tout doit être régulièrement mis à jour.
Le compte-rendu du conseil des ministres indique : « Chaque chantier est associé à des objectifs précis, jalonnés dans le temps et adaptés aux enjeux de chaque territoire. Le suivi de la progression des résultats est assuré à travers un outil inédit territorialisé : Pilote. Les préfets et les administrations sont ainsi responsabilisés sur l’impact réel et concret de leur action (…). En contrepartie, ils disposent de marges de manœuvre accrues pour déterminer les leviers d’action, allouer les ressources et construire avec les parties prenantes des solutions différenciées et innovantes adaptées à chaque territoire ».
Prenons un exemple. Parmi les 25 chantiers figurant sous l’axe « services publics », on trouvera le chantier « Simplifier l’accès aux droits pour les personnes handicapées ». Avec deux indicateurs, dont la « durée moyenne de traitement global » d’une demande de prestation handicap (hors AHH). Au niveau national, cette durée moyenne est aujourd’hui de 4,9 mois (il y a eu dégradation, puisqu’elle était de 4,3 mois en juin 2022). L’objectif à atteindre en 2026 : 4 mois. Cette donnée peut ensuite être cherchée par département. Sélectionnons par exemple le Tarn. Où la durée moyenne est nettement meilleure : 2,65 mois (contre 2,9 mois en juin 2022). Prenons un département voisin, l’Hérault. Durée moyenne : 5,07 mois (4,3 en juin dernier).
On peut multiplier l’exercice à l’envi. Dans un tout autre domaine, cliquons sur « taux de déploiement de la fibre » (pourcentage de logements ou de locaux professionnels raccordables au réseau de la fibre optique jusqu’à l’abonné). L’objectif est clair : 100% de couverture en 2026. Le taux moyen pour le pays est de 79%. Et, pour reprendre les mêmes départements, de 71,6% dans le Tarn et de 83% dans l’Hérault.
L’intitulé du dossier de présentation du baromètre : « Rendre compte aux Français de l’action du gouvernement – ce que fait l’État pour moi dans mon département ». Les deux exemples ci-dessus montre que ce n’est pas seulement l’action de l’État qui est mesurée, mais bien aussi, dans certains cas, celle des collectivités. Il est donc plutôt question de politiques publiques au sens large. S’agissant du handicap, la page renvoie d’ailleurs vers l’annuaire du site service-public.fr permettant à l’internaute de trouver les coordonnées de la MDPH de son département (l’une des autres nouveautés de cette version du baromètre étant de proposer des informations et des liens relatifs aux dispositifs associés à chaque chantier).
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