Localtis – Où en sont les appels à projets territoires intelligents et durables et démonstrateurs d’IA ?
Antoine Darodes – Pour accélérer la transition écologique et renforcer les services publics territoriaux, le gouvernement a lancé deux programmes opérés par la Banque des Territoires. L’appel à projets territoires intelligents et durables (TID) a fait l’objet de deux vagues de sélection. Cinq premiers projets ont été labellisés en octobre 2022, la seconde vague ayant abouti en mai à la désignation de 8 nouveaux lauréats. Cette seconde vague était doublée d’un volet « Démonstrateurs d’IA frugale au service de la transition écologique dans les territoires » (DIAT) porté par la Stratégie d’accélération sur l’intelligence artificielle de France 2030. Quatre projets ont été sélectionnés au titre de l’appel à projets DIAT. L’appel à candidature pour la seconde vague DIAT s’achève début décembre et les lauréats seront connus au printemps. Plus de 34,6 millions d’euros ont déjà été mobilisés par la Banque des Territoires pour soutenir des projets qui couvrent une grande diversité de thématiques : gestion de l’eau, de l’énergie et des risques, mobilité, hypervision, jumeau numérique…
Nous avons donc à ce jour 17 projets représentatifs d’une grande diversité de territoires et de structures porteuses. Nous avons des métropoles (Lyon, Rennes, Nantes, Bordeaux, Toulouse) qui font figure d’éclaireurs sur ces sujets mais aussi des régions (Bourgogne-Franche-Comté, Grand Est), des départements et syndicats opérant sur des territoires ruraux (Loire, Vendée numérique, les syndicats d’électricité de l’Ain, de l’Aude et du Finistère), des villes de tailles diverses (Metz, Lorient, Porto-Vecchio, Noisy-le-Grand) et un territoire ultramarin avec la Martinique.
Vous réunissez les lauréats les 29 et 30 novembre 2023 à Quimper, quel est l’objectif recherché ?
Nous avons un mandat de l’Etat pour créer une communauté des acteurs TID/DIAT afin de renforcer les synergies entre les différents territoires. Il s’agit d’un premier rendez-vous pour un programme qui s’étend sur trois ans. Nous serons accueillis par le Syndicat départemental d’électrification du Finistère (Sdef) pour réunir les collectivités, les consortiums d’entreprises partenaires et des représentants des administrations de l’Etat concernées. L’objectif est de permettre aux territoires d’exposer leur projet. Plusieurs cas d’usages déployés par les lauréats de la première vague, dont ceux du Sdef, seront aussi présentés. Il s’agit aussi d’identifier les leviers et les freins au déploiement des projets dans un contexte où les niveaux de maturité sont très divers. L’expérience montre que ce genre de format est très efficace pour permettre aux participants d’échanger les bons tuyaux, d’identifier des « quick win », des solutions rapides à implanter pour un gain certain. Et si les représentants de l’Etat sont présents, c’est aussi pour aider à lever des freins sur la commande publique ou d’autres sujets réglementaires.
Quelle sera la suite ?
Ces appels à projets ont pour objectif premier de créer des solutions réplicables et d’intégrer dès le départ la question du passage à l’échelle. Après ce premier rendez-vous entre lauréats, il y aura d’autres rencontres ouvertes à l’ensemble des collectivités pour valoriser les bonnes pratiques, faire de l’essaimage. L’un des enjeux des mois à venir sera aussi de dessiner, en coordination avec les industriels, les standards du territoire intelligent. Car il ne faut surtout pas que chacun crée sa solution dans son coin. Il s’agit d’aider à l’émergence d’un marché du territoire intelligent. C’est du reste l’une des préconisations du récent rapport de Valérie Nouvel sur les territoires connectés avec qui nous échangeons régulièrement.
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