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IA : faut-il croire au grand remplacement ?

Comme à chaque évolution technologique d’envergure, l’envol des intelligences artificielles génératives bouscule le monde du travail. Des métiers vont évoluer, peut-être plus qu’on ne le croit ; des emplois vont disparaître, peut-être moins qu’annoncé.

La dernière fois que l’IA avait frappé les esprits, c’était avec la victoire de Deep Blue sur Gary Kasparov aux échecs en 1996 et, 10 ans plus tard, celle d’Alpha Go sur Lee Sedol au jeu de go. Grande différence depuis l’ouverture de ChatGPT en novembre 2022, l’IA est désormais à disposition du plus grand nombre. Et notamment, du monde du travail. Dans son rapport Perspectives de l’emploi 2023, l’OCDE s’intéresse aux relations entre intelligence artificielle et emploi, pour estimer « urgent d’agir » : « si l’on tient compte de l’ensemble des technologies d’automatisation, IA comprise, 27 % des emplois correspondent à des professions fortement exposées au risque d’automatisation », avertit l’organisation internationale. Ce qui ne veut pas dire que ces emplois disparaîtront de façon mécanique.

Si vous êtes techno-optimiste comme l’ingénieur Luc Julia et post-schumpétérien comme l’économiste Philippe Aghion, l’actuel co-président du Comité des intelligences artificielles génératives, il y a fort à parier que vous ne soyez que très modérément inquiet des conséquences sur l’emploi de l’essor des intelligences artificielles génératives.

Ontologiquement humaine

Premier responsable des craintes devant l’IA selon Luc Julia : un excès d’anthropomorphisation imputable à un nom de baptême qui sied davantage à la science-fiction qu’à la science tout court. En baptisant IA la puissance des algorithmes combinée au big data, on a de facto introduit une compétition fallacieuse avec l’intelligence humaine, là où il faudrait selon l’ingénieur plutôt parler d’apprentissage machine et, côté usages, d’une formidable boîte à outils destinée à augmenter l’humain dans sa capacité productive, au même titre qu’un marteau. L’auteur de L’intelligence artificielle n‘existe pas l’a rappelé lors de sa dernière intervention au Club digital de l’Essec, l’intelligence sera pour lui toujours du côté du vivant, raison pour laquelle aucun métier n’est selon lui appelé à disparaître.

Le cas Onclusive

Le propos peut être jugé provocateur quand la société de veille médiatique Onclusive a annoncé le 5 septembre le licenciement de plus de 50 % de ses effectifs pour cause de remplacement par l’IA. Une décision inepte selon le père de Siri, qui estime que les patrons de cette entreprise pourraient bien le regretter et ré-embaucher sous peu des humains. Ce qui disparaît, insiste-t-il, ce ne sont pas les métiers mais des tâches. Et quand les tâches sont si facilement remplacées par l’IA, ce sont peut-être plus les contenus de travail qui doivent être ré-interrogés que la seule puissance de la technologie.

IA : nouveau soft skill ?

Ne pas en conclure pour autant que l’IA générative n’est pas à prendre au sérieux. Parce qu’elle est un outil puissant, ceux qui vont disparaître sont ceux, estime Luc Julia, qui refuseront d’acquérir les compétences d’usage et seront dépassés par ceux qui auront intégré ce nouvel outil à leur pratique professionnelle. Il le rappelle, un logiciel comme Photoshop a été décrié par la communauté des graphistes à sa sortie, il est aujourd’hui une compétence de base pour la profession, reconnu comme facteur d’augmentation de l’expression créative. Le métier n’a pas disparu mais les tâches et compétences nécessaires ont évolué. Dans le champ de la formation aussi, des craintes de grand remplacement se sont aussi fait jour à l’orée des années 2000 avec la disparition annoncée du métier de formateur devant l’émergence du e-learning. Plus de vingt ans plus tard, le métier existe toujours mais il a fortement évolué.

Interface homme-machine

Alors, les IA génératives sont-elles révolutionnaires ? Là encore, Luc Julia s’agace et préfère évoquer une accélération de l’évolution. Et si vraiment il y a une révolution dans ChatGPT, ce n’est pas dans le « GPT » qu’elle se niche mais, relève-t-il, dans le « chat », qui apporte cette capacité à converser en langage naturel de façon itérative avec la machine.
Autant dire qu’en matière d’expérience utilisateur, l’évolution est proche de la révolution en termes d’interface homme-machine. Un peu comme quand le couple Windows/souris est venu remplacer le Ms-Dos…

Source: https://www.centre-inffo.fr/site-centre-inffo/actualites-centre-inffo/le-quotidien-de-la-formation-actualite-formation-professionnelle-apprentissage/articles-2023/ia-faut-il-croire-au-grand-remplacement

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