Ecole doctorale : TESC – Temps, Espaces, Sociétés, Cultures – N°327
Doctorat : Géographie
Direction de thèse : Monsieur Bernard CHARLERY DE LA MASSELIERE
Co direction de thèse : Madame Hélène GUETAT-BERNARD
Laboratoire : UMR 5193 – LISST – Laboratoire Interdisciplinaire Solidarités, Sociétés, Territoires
Membres du jury :
Bernard CHARLERY DE LA MASSELIèRE | Professeur émérite | Université Toulouse-Jean Jaurès | Directeur de thèse | |||
Hélène GUéTAT-BERNARD | Professeur des Universités | ENSFEA | CoDirecteur de thèse | |||
Estienne RODARY | Directeur de recherche | IRD | Examinateur | |||
Amandine ADAMCZEWSKI | Chargé de recherche | Université Gaston Berger – CIRAD | Examinateur | |||
Géraud MAGRIN | Professeur des universités | Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne | Rapporteur | |||
Hélène MAINET | Professeure des universités | Université Clermont-Auvergne | Rapporteur |
A la croisée d’une géographie politique environnementale et d’une géographie du pouvoir, cette thèse porte sur la production de l’espace et ses contradictions depuis la période coloniale, en interrogeant les continuités ou discontinuités qu’introduisent les dynamiques contemporaines observées dans la vallée du Kilombero, en Tanzanie. La thèse éclaire la constance du modèle de développement, qui se matérialise par la redéfinition des « frontières internes » et l’expansion des zones exclusives et excluantes, nécessitant l’usage de la force et de la violence physique et symbolique. La Nature, placée au centre des réserves coloniales permettait déjà leur exploitation. Les modèles de conservation néolibérale relèvent davantage de la criminalisation des pratiques et usages antérieurs aux nouveaux dispositifs et favorisent la multiplication de gardes, plus qu’ils ne proposent une sensibilisation particulière dans une vision plus large d’écologie politique. Au-delà des limites de ces réserves, la mise en clôture de cette Nature peut servir de vivier de ressources pour l’activité extractive et le développement agricole dans les interstices des espaces de la conservation. Les populations locales se retrouvent de plus en plus dans les interstices des zones de conservation et des plantations industrielles. Les populations locales soumises à des restrictions d’accès aux ressources développent des stratégies de résistance, de contournement, d’adaptation, qui font appel à la multi-mobilité et la multiactivité, que nous qualifions de dynamiques interstitielles. Celles-ci représentent les relations frontales, les stratégies de résistance, les formes de mobilité, de diversification des activités, qui mettent en lumière une forme de rurbanisation agricole marquée par des différentiations socio-spatiales grandissantes. Les formes d’hybridation de l’espace rural interstitiel s’accompagnent de dynamiques de mobilité et de dynamiques de diversification des activités.
Mots clés : Investissement agricole, conservation environnementale,foncier, postcolonialisme, accaparement, Tanzanie