Résumé
Dans ce présent travail j’étudie la politique du « service universel » des télécommunications au Sénégal. Il s’agit de traiter les enjeux qui gravitent autour de cette notion ainsi que les logiques d’acteurs qui se cachent derrière elle. En effet, la mise en œuvre de cette politique du « service universel » au Sénégal et dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, laisse entrevoir une nouvelle forme d’interventionnisme de l’État dans le secteur télécommunications, alors qu’une des raisons de la re-réglementation, introduite dans les années 80 en Afrique de l’Ouest francophone par les institutions financières internationales à travers les politiques d’ajustement structurel, était de promouvoir le désengagement de l’État-nation dans la sphère de production.A travers cette optique, nous posons le postulat selon lequel plus un État est contraint de déléguer des ressources et de transférer des compétences au secteur privé (déconcentration des pouvoirs), plus il cherche à mettre en place des instruments lui permettant de s’adapter à ces contraintes en cherchant à avoir une maitrise des acteurs de ce secteur et les ressources que ce dernier génère (re-concentration des pouvoirs).Dans ce cadre, nous voulons défendre, à travers ce travail, la thèse selon laquelle ce mouvement de déconcentration/re-concentration du pouvoir s’appuierait, notamment, sur la mise en œuvre de stratégie de communication et de variation d’intentionnalités autour de la notion de « service universel » qui constituerait en ce sens à la fois un mode d’action des autorités politiques et un instrument de légitimation de l’action publique. En ce sens, nous souhaitons inscrire notre problématique dans la perspective de recherche dégagée par Armand Mattelart sur les enjeux de la communication.Nous avons recouru à l’analyse de contenu thématique pour exploiter notre corpus composé de documents écrits et d’interviews afin de vérifier nos hypothèses.
Source: http://www.theses.fr/2022GRALL043
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