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Intelligence artificielle : pour « aller plus loin dans la transformation » des services publics


« Mistral, LightOn, Shift Technology, Alan, Bioptimus, Google : ils sont de plus en plus nombreux à choisir la France pour innover en matière d’intelligence artificielle. Fierté », twitte Emmanuel Macron ce mercredi 13 mars 2024, tandis que le rapport « notre ambition pour la France » vient de lui être remis. « En investissant, nous faisons de la France un pays à la pointe de l’IA », a-t-il déclaré. 

Lancé en septembre 2023 par Elisabeth Borne, le comité réunit une quinzaine d’experts, parmi lesquels Cédric O, ancien secrétaire d’État au Numérique désormais consultant, Yann LeCun, directeur du laboratoire d’intelligence artificielle de Meta, Joëlle Barral, directrice scientifique au sein de Google, ou encore Arthur Mensch, cofondateur de la start-up Mistral AI, championne française et européenne de l’IA. Il est coprésidé par Anne Bouverot, présidente du conseil d’administration de l’École normale supérieure (ENS), et l’économiste Philippe Aghion.

« L’intelligence artificielle est une révolution technologique incontournable », soulignent les auteurs avant de mettre en garde contre les plus gros clichés dont souffre la technologie : « L’IA ne doit susciter ni excès de pessimisme, ni excès d’optimisme. Nous n’anticipons ni chômage de masse, ni accélération automatique de la croissance. Dans les prochaines années, l’IA ne remplacera pas l’humain, de même qu’elle ne sera pas la solution à tous les défis de notre temps. Nous ne devons ni surestimer l’impact à très court terme, ni le sous-estimer à long terme ». Une fois ce cadre posé, il faut bien prendre la mesure de son impact : « Cette révolution technologique affecte tous les domaines d’activité. Elle a des effets sur l’économie, l’emploi, les services publics, l’environnement, l’information, l’éducation, le secteur culturel, etc. »

L’IA pour « aller plus loin dans la transformation » des services publics

« Le service public devrait être un des premiers bénéficiaires du numérique » et « l’IA est l’occasion pour les services publics d’aller plus loin dans leur transformation », estiment les experts dans la partie intitulée « Equiper les agents publics pour transformer l’administration ». L’IA générative promet en effet de « personnaliser » le service public, de le « rendre plus efficient » et « de fluidifier la communication avec les utilisateurs ».

Le rapport donne ainsi une série d’exemples. Une IA générative pourrait bientôt réexpliquer plusieurs fois dans un langage accessible quelles sont les démarches à faire pour inscrire son enfant dans une école, ou pour remplir ses déclarations d’impôts. Un agent pourrait même les réaliser pour vous. Au rectorat de l’académie de Lyon, l’IA Cassandre propose depuis septembre 2023 aux 40 gestionnaires des ressources humaines de la direction des personnels enseignants des réponses aux questions posées par les 45.183 enseignants de l’académie sur l’affectation des stagiaires et les mutations à l’intérieur de l’académie. 

Des choix déterminants à faire dès 2024 

Toutefois, « dès 2024, les services publics devront décider s’ils utilisent des solutions d’IA sur étagère, s’ils entrent dans des partenariats avec des entreprises, ou s’ils redéveloppent leurs propres outils », avertissent les auteurs. La logique de « plateforme publique » est déjà appliquée dans le domaine de la santé ou celui de l’éducation. Les solutions sur étagère, elles, auront l’avantage de la performance, de la simplicité, étant disponibles immédiatement, voire s’intégrant directement dans les outils des agents (suite bureautique, moteur de recherche). Mais elles présentent aussi des risques, « au premier rang desquels la fuite de données », préviennent les experts. Certains ministères ont déjà interdit l’utilisation des outils d’aide au développement informatique, qu’il s’agisse du Copilot de Github ou de GPT-4, par une circulaire de 2021. « Il serait délicat de demander à ChatGPT de résumer une note à destination d’un ministre par exemple. Mais il serait absurde que chaque ministère et collectivité redéveloppe ou rachète une IA capable de résumer une note sans en faire fuiter les données », résument les auteurs. A ce titre, le projet Albert, lancé à l’automne 2023, illustre bien cette dynamique (voir notre article du 14 décembre 2023). Cette IA générative permet notamment de faire du résumé de texte dans un langage administratif et sera bientôt intégrée à des outils collaboratifs existants. Dès 2024, Albert sera expérimenté au sein des guichets de services publics de proximité – les maisons France services – afin d’aider des usagers dans leurs démarches.

Dans l’Education nationale, le rapport propose aussi d’encourager « dès aujourd’hui l’utilisation individuelle dans la préparation des cours, l’appui administratif et la formation ponctuelle aux enseignants ». Il est conseillé de « favoriser le plus possible l’expérimentation », notamment dans des académies dites « pilotes ». Pour que les élèves s’approprient l’IA, le rapport préconise qu’ils y soient formés dès le collège, « dans sa dimension technique, mais aussi sociologique, historique, philosophique ». Et en l’occurrence, les experts proposent que les collectivités locales jouent « un rôle clé en construisant des projets liant temps scolaire et périscolaire ». 

Souveraineté : investir pour l’autonomie stratégique  

« L’économie du numérique est dominée par quelques entreprises, telles qu’Alphabet/Google, Meta/Facebook, Microsoft et Amazon, également très présentes dans le domaine de l’IA », rappelle le rapport, et « cette suprématie économique des acteurs étrangers pose la question de notre souveraineté » (voir notre article du 7 février 2024). Il faudrait donc rapidement intégrer l’IA dans le règlement européen Digital Markets Act (DMA), qui impose aux plateformes numériques de respecter la concurrence et d’éviter de favoriser leurs services.

La commission estime par ailleurs que la France devrait au moins tripler ses investissements dans l’IA. En 2022, les investissements s’élèvent à 2,8 milliards de dollars en France, contre 56,8 milliards de dollars aux États-Unis. Pour avoir un investissement comparable à celui des États-Unis, il faudrait que la France investisse entre 8,4 et 10 milliards de dollars par an, soit au moins entre 5,6 et 7,2 milliards de dollars supplémentaires chaque année. 

A court terme, le rapport propose la création d’un fonds d’investissement France & IA, doté de 10 milliards d’euros, dont 7 milliards issus de grandes entreprises françaises et 3 milliards de capitaux publics. Son but : faire émerger l’écosystème d’IA et accélérer la transformation du tissu économique par l’IA.

« Faciliter l’implantation » de data centers

Les auteurs souhaitent aussi sécuriser l’accès des entreprises et des chercheurs français à la « puissance de calcul » nécessaire pour entraîner et faire fonctionner les IA. Un crédit d’impôt serait accordé aux entreprises entraînant une IA dans un centre de données en France. Surtout, le rapport préconise de « faciliter l’implantation » de data centers. Par exemple en « simplifiant les procédures d’installation, à l’image des procédures applicables aux projets d’intérêt national majeur définis par la loi industrialisation verte » ou en accordant aux communes « une incitation financière ».

Alors que des villes comme Marseille envisagent des moratoires sur ces installations hyper énergivores, ces propositions risquent de faire grincer des dents. Sur ce point, les auteurs précisent prôner, en parallèle, le développement d’une IA moins coûteuse en ressources, ainsi que la transparence sur le bilan environnemental des modèles.

Enfin, impossible de tirer les bénéfices de l’IA générative sans accéder à des données fiables de qualité : « Nous recommandons donc de repenser la gouvernance de la donnée », écrivent les experts. « Il est essentiel de faciliter l’accès aux données à caractère personnel pour permettre leur utilisation dans des innovations thérapeutiques, notamment en supprimant certaines procédures d’autorisation préalable d’accès aux données de santé et en réduisant les délais de réponse de la Commission nationale de l’informatique et des libertés « , poursuivent-ils. Ce qui supposerait de réformer le mandat de la Cnil pour y ajouter un objectif d’innovation, de réviser la composition de son collège et de renforcer ses moyens. 

Source: https://www.banquedesterritoires.fr/intelligence-artificielle-pour-aller-plus-loin-dans-la-transformation-des-services-publics?pk_campaign=Flux%20RSS&pk_kwd=numerique&pk_source=Actualit%C3%A9s%20Localtis&pk_medium=RSS%20Thematique

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